
©Dellon Thomas & Mitja Juraja
Sa robe de gitane me transportait dans un univers féérique. Ses effluves au soupçon de lavande me laissaient imaginer une nature pure enivrée du goût exotique de l’amour. Son teint me donnait l’impression de côtoyer Néfertiti en ces temps si rares. Sa beauté me faisait saliver rien qu’à l’idée salace de la posséder. Aujourd’hui, je serai son roi et elle m’emmènera siéger à la droite d’Aphrodite sur l’Olympe. Elle, c’était Marie-Claire. L’éclat cristallin de ses prunelles m’illuminait et m’appelait lascivement à commettre un péché de chair ce soir. Je me laissai naturellement guider par mes envies pulsionnelles après le boulot, dans le but d’assouvir ma concupiscence. Ce jour-là particulièrement, je ressentais un fort désir de m’unir avec la plus belle de la nuit en souvenir des coups universitaires. Elle paraissait si innocente et tellement sublime que je n’eus d’autre choix que de l’embarquer loin de cette atmosphère démonique qui planait en ces lieux lugubres. Lorsque nous arrivâmes chez moi, toutes les conditions étaient réunies pour satisfaire mes insatiables besoins charnels. Mes appartements furent les témoins muets de la célébration lubrique de nos passions amoureuses jusqu’aux aurores. Comme j’émergeais des bras de Morphée me libérant ainsi d’un rêve troublant, elle s’en allait, déjà. J’eus de joyeux frissons au souvenir de notre folle nuit, accompagnés de tristesse à l’idée de la perdre. Le plus étonnant fut ce mot qu’elle m’avait laissé. J’en fus sidéré. Elle avait écrit : Pour le plaisir d’un soir, tu mourras ce soir ! Surpris, je terminai la note en découvrant qu’elle était en fait un succube, un démon femelle qui se nourrissait de la vie des personnes avec lesquelles elle passait du bon temps. Hélas, il était trop tard…